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SYDNEY (AFP) - L’Australie a lancé mercredi 3 décembre un programme aussi ambitieux que controversé visant à protéger la Grande Barrière de Corail, un récif de 345.000 km2 considéré comme le plus grand organisme vivant au monde.
L’initiative est "historique et visionnaire", a lancé le ministre australien de l’Environnement, David Kemp, en présentant le projet de loi mercredi devant le Parlement. Il vise à faire de la Grande Barrière le "plus important réseau de zones aquatiques protégées au monde", selon le ministre.
Le programme, qui doit entrer en vigueur à la mi-2004 après un passage devant le Parlement fin mars, interdit la pêche commerciale sur le tiers du récif, où seuls les chercheurs et les touristes seraient admis. Les "zones de haute protection" ne couvraient jusqu’alors que 4,6% de l’écosystème.
Situé au nord-est de la côte australienne, la Grande Barrière a été classée "patrimoine mondial" par l’UNESCO. Plus grand ensemble corallien du monde, elle abrite 2.900 espèces de coraux, 900 îles et 1.500 espèces de poissons, dont plusieurs menacées d’extinction.
Les scientifiques ont à plusieurs reprises averti du danger que la pêche commerciale faisait peser sur cet ensemble d’une beauté unique.
"Le nouveau réseau de sanctuaires marins va se transformer en bénéfices très tangibles et très concrets pour la santé du récif et de sa vie animale", s’est félicité Imogen Zethoven, membre du Fonds mondial pour la nature (WWF).
L’industrie touristique a également salué le projet, rappelant que la Grande Barrière était la première attraction touristique australienne, avec un million de visiteurs par an, soit des revenus de plus de 1,7 milliard de dollars américains.
Mais les écologistes de Fondation australienne pour la conservation ont souligné qu’une partie seulement du problème serait résolue car la création des "zones vertes" ne pourront empêcher les dégâts que causent le réchauffement de la planète et la pollution.
Le projet a par ailleurs suscité un tollé parmi les pêcheurs, malgré un plan de compensation accepté le mois dernier par le gouvernement dont le montant reste à décider.
"Il y a toute une série de zones interdites à la pêche qui ne sont pas justifiées et qui n’ont pas de raison d’être", a affirmé Duncan Souter, porte-parole de l’industrie.
"Le plan aura en lui-même un effet dévastateur sur des centaines d’espèces le long de la côte", a-t-il estimé. Les zones d’interdiction de pêche représenteront un manque à gagner d’environ 28 millions USD par an, selon des responsables du secteur.
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